Intro
Peut-être avez-vous l’impression d’entendre souvent parler de l’apnée du sommeil…
Peut-être que vous avez l’impression que de plus en plus de gens autour de vous en sont atteints…
C’est normal!!
Ce n’est pas une maladie rare. Les études évaluent qu’il pourrait avoir entre 5-25 % de la population, soit près d’un milliard de gens, qui serait atteints de cette maladie.
Maintenant, peut-être vous posez-vous certaines de ces questions :
Est-ce que je fais de l’apnée du sommeil?
Mon conjoint ou ma conjointe semble cesser de respirer… est-ce qu’il (elle) fait de l’apnée du sommeil?
Apparemment je ronfle fort et mon sommeil n’est pas toujours idéal… est-ce que je dois m’inquiéter?
Je me sens de plus en plus fatigué, mais je n’ai pas l’impression de si mal dormir… ai-je un problème? Dois-je m’inquiéter?
Toutes ces questions sont légitimes et méritent que vous preniez au moins quelques minutes pour y réfléchir. En lisant cette section vous comprendrez mieux qu’elles sont les étapes du parcours d’une personne souffrant de l’apnée du sommeil. Amusez-vous aussi à visiter nos autres sections du site qui complèteront à merveille ce que vous aurez appris ici.
Ça pourrait changer votre vie!!
Dépistage et symptômes associés
Le dépistage de l’apnée du sommeil cherche à amasser le plus d’informations possibles afin de mieux savoir s’il serait une bonne idée de faire un test et voir si vous faites réellement de l’apnée du sommeil.
Il est important de dépister l’apnée du sommeil, car c’est une maladie sérieuse qui peut provoquer plusieurs problèmes de santé.
- Elle est un facteur indépendant important du développement des maladies cardiovasculaires (angine, infarctus, arythmie, AVC, etc).
- Elle peut augmenter les risques de complications lors de chirurgies.
- Elle un facteur important d’accident de la route ou au travail.
La première chose à faire est de tenter de voir si nous avons certains symptômes qui sont associés à l’apnée du sommeil.
Principaux symptômes diurnes (le jour) :
- Troubles de concentration
- Troubles de la mémoire
- Somnolence
- Fatigue
- Démotivation, humeur dépressive
- Irritabilité
Principaux symptômes nocturnes (la nuit) :
- Ronflements forts et irréguliers
- Agitation nocturne
- Réveils fréquents
- Maux de tête au réveil
- Fatigue excessive le lendemain (difficulté à se lever, se réveiller)
- Cauchemars
- Nycturie (aller plusieurs fois uriner la nuit)
Il peut aussi y avoir des circonstances particulières :
- vous vous êtes endormi(e)s au volant.
- une personne a observé que vous arrêtiez de respirer durant votre sommeil.
Toute personne, quel que soit son âge, peut être atteinte d’apnée du sommeil. Donc si vous avez plusieurs de ces symptômes, vous devriez en parler à votre médecin.
Par la suite, il existe d’autres facteurs de risque :
- Vous êtes obèse – Indice de masse corporelle (IMC) >30. Possible de mettre un petit module de calcul de l’IMC en entrant le poids en kg et la taille en mètre?
- Votre cou est large (plus de 17 pouces de circonférence chez l’homme (43cm); plus de 16po (40cm) chez la femme).
- Il y a des cas d’apnée du sommeil dans votre famille.
- Vous êtes un homme.
- Vous avez plus de 40 ans.
- Vos amygdales sont de grande taille.
- Votre menton est fuyant (reculé).
Voici trois tests simples à réaliser. Les résultats vous donneront une idée du niveau de risque de faire de l’apnée du sommeil.
- Mesure de la circonférence du cou ajustée
- Mesurez la circonférence de votre cou (le tour) avec un ruban à mesurer et notez le résultat en centimètre.
- Si vous souffrez de haute pression (hypertension artérielle), faites +4 (même si vous êtes sous traitement et que la situation est stable)
- Si vous êtes connu(e) pour ronfler, faites +3
- Si une personne vous a déjà fait la remarque qu’elle vous a vu arrêter de respirer durant votre sommeil, faites +3.
Si le total est :
≤ 43 cm le risque est faible
Entre 43 et 48 cm le risque de SAOS est modéré
≥ 48 cm le risque de SAOS est élevé
- Questionnaire STOP-BANG
Ce questionnaire recherche plusieurs des caractéristiques fréquentes dans l’apnée du sommeil afin de dépister les gens qui sont le plus à risque.
Snoring (ronflement) – Est-ce que vous ronflez fort (suffisamment fort pour être entendu(e) à travers une porte fermée)?
Tired (fatigue) – Vous sentez-vous souvent fatigué(e), épuisé(e) ou somnolent(e) pendant la journée?
Observation – Quelqu’un a-t-il observé que vous arrêtiez de respirer ou que vous vous étouffiez ou que vous suffoquiez pendant votre sommeil?
Pressure (tension artérielle) – Souffrez-vous d’hypertension artérielle ou êtes-vous traité(e) pour ce problème?
Body mass index (indice de masse corporelle- IMC) – Indice de masse corporelle supérieure à 35 kg/m2?
Age – Âgé(e) de plus de 50 ans?
Neck circumference (circonférence du cou) – Taille du cou de 17 po (43cm) ou plus pour les hommes ou de 16 po (40cm) et plus pour les femmes?
Gender (sexe) – Masculin?
Les réponses positives aux questions ci-dessus sont alors utilisées pour établir le risque :
Risque faible – Oui à 0 à 2 questions
Risque intermédiaire – Oui à 3 à 4 questions
Risque élevé – Oui à 5 à 8 questions
- OU oui à au moins 2 des 4 questions STOP + sexe masculin
- OU oui à au moins 2 des 4 questions STOP + IMC > 35 kg/m2
- OU oui à au moins 2 des 4 questions STOP + circonférence de cou 17po(43cm) pour les hommes ou ≥ 16po(40cm) pour les femmes
- L’échelle de somnolence d’Epworth
Le symptôme de la somnolence est un symptôme important. Il diminue la qualité de vie et augmente le risque d’accident (auto ou autres). Comme elle est souvent retrouvée dans l’apnée du sommeil, un questionnaire est souvent utilisé lors du dépistage des symptômes ou même après le début du traitement pour voir l’évolution. Il s’agit de l’échelle de somnolence d’Epworth. La voici :Epworth 2020 formulaire
Bien sûr, il ne faut pas utiliser ces tests comme des certitudes. On ne pose pas un diagnostic avec ceux-ci. Cependant, les résultats obtenus peuvent vous servir à discuter avec votre médecin de la situation afin que vous puissiez ensemble décider de la conduite à tenir.
Prescription pour faire un test pour l’apnée du sommeil
Les tests de sommeil, comme tous les tests diagnostiques, doivent être prescrits pour être réalisés. Une prescription de votre médecin (de famille ou spécialiste), de votre dentiste ou même d’une infirmière clinicienne est donc nécessaire. C’est un peu la même chose qu’une radiographie, vous ne pouvez pas vous présenter et espérer faire le test sans une prescription. Il en est de même pour débuter un traitement; vous devrez avoir une prescription.
Voici notre formule d’ordonnance que vous pouvez remettre à votre médecin afin qu’il la remplisse. Ensuite, vous pourrez nous appeler afin de prendre un rendez-vous pour faire le test.
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Diagnostic d’apnée du sommeil
Bon maintenant, les choses se précisent. Vous avez remarqué que vous aviez plusieurs symptômes et quelques facteurs de risque. Vous avez parlé de la situation à votre médecin et vous avez conclu qu’il était temps de vérifier si vous feriez de l’apnée du sommeil. Il vous a donc remis une prescription. C’est maintenant le temps de prendre rendez-vous pour faire le test.
Dans l’étude des troubles du sommeil il est important de distinguer deux principaux types d’examen :
Polygraphie cardiorespiratoire du sommeil (PCRS)
- test qui mesure les paramètres respiratoires nécessaires au diagnostic de l’apnée du sommeil. Il ne permet pas de diagnostiquer d’autres causes de troubles du sommeil. On y mesure les efforts respiratoires, le débit respiratoire, le taux de saturation en oxygène, la position et parfois quelques autres signaux. L’activité du cerveau n’est pas mesurée (EEG), donc nous ne connaissons pas les stades de sommeil. Ce test est le plus polyvalent, car il peut se faire à la maison. (Si vous souhaitez plus d’informations sur la réalisation de ce test, allez à la section Services – PCRS)
La polysomnographie complète (PSG)
- se fait généralement en laboratoire, car plus complexe à réaliser. Outre l’enregistrement des signaux respiratoires précédents, elle permet de recueillir davantage de signaux comme l’ECG (activité électrique du cœur), les mouvements des jambes, l’EEG qui permet de reconnaître la succession des différents stades de sommeil. C’est un examen qui consiste à dormir pendant la nuit avec plusieurs électrodes (fils) attachés à la tête, à la figure, à la poitrine et aux jambes. Des bandes élastiques sont placées autour de votre poitrine et de votre abdomen pour mesurer votre respiration.
Ces deux tests permettent de faire un diagnostic d’apnée du sommeil. La PSG permet de clarifier les cas plus ambigus et de préciser les autres anomalies du sommeil. Il existe aussi un test qu’on appelle la saturométrie nocturne pendant le sommeil. Il permet de mesurer le taux d’oxygène dans le sang d’une personne durant son sommeil. Comme il a un potentiel assez fort de sous-estimer la sévérité de l’apnée du sommeil, il devrait surtout être vu comme un test de dépistage. Bien entendu, il peut être utile dans diverses situations : chez les enfants (plus facile à effectuer) ou si forte suspicion d’apnée du sommeil et les autres tests ne sont pas accessibles.
Analyse du test du sommeil
Une fois qu’un test diagnostique a été effectué, il doit être analysé. Cette analyse se fait généralement en deux étapes : le scoring et l’interprétation.
1 – Le scoring
Le scoring est fait par un inhalothérapeute, un technicien du sommeil ou en électrophysiologie médicale. Il s’agit de lire les graphiques de chaque minute du test, pour toute la nuit. Chaque événement respiratoire jugé anormal est noté et classé selon certaines caractéristiques. Chaque événement doit durer au moins 10 secondes pour être considéré.
Apnée : diminution de plus de 90% du signal respiratoire.
• Obstructive : présence de signes d’efforts respiratoires durant la période de l’apnée.
• Centrale : absence de signes d’efforts respiratoires durant la période d’apnée.
• Mixte : absence d’effort au début puis reprise des efforts durant la période d’apnée.
Hypopnée : diminution de plus de 30% de la valeur de base de l’amplitude du signal respiratoire, associée à une désaturation en oxygène d’au moins 3% (ou signes d’un micro-éveil à l’EEG). À noter que certains laboratoires utilisent aussi une augmentation de la fréquence cardiaque subite pour tenter de mieux cerner les micro-éveils en absence d’EEG (hypopnée autonomique).
Événements de haute résistance des voies aériennes supérieures (RERA : Respiratory-Event Related Arousal) : limitation inspiratoire du débit se normalisant subitement en association avec un micro-éveil.
Ceci permet d’obtenir un score qu’on appelle « indice apnées/hypopnées » – IAH – qui permet la classification des troubles d’apnée du sommeil en 4 catégories :
Selon les critères établis par l’AASM. Les RERAs et les hypopnés autonomiques ne sont généralement pas inclus dans le score. C’est le score IER (Indice d’événements respiratoires) inclut tous les événements dont les RERAs et les hypopnées autonomiques.
Il faut aussi comprendre que ce chiffre n’est pas la seule variante à considérer pour le diagnostic. Ces autres aspects peuvent aussi avoir un poids dans la balance décisionnelle: la sévérité des symptômes, la présence ou l’absence de d’autres problèmes de santé, etc.
2- L’interprétation
L’interprétation est faite par un médecin spécialiste, pneumologue ou neurologue, qui a une formation spécifique dans ce domaine. Ceci permet la création d’un rapport qui donne l’impression clinique du médecin spécialiste. Ce rapport est envoyé à votre médecin qui pourra poser le diagnostic et décider de la marche à suivre par la suite.
Titration (de la pression thérapeutique)
Quand un test du sommeil confirme la présence d’apnée du sommeil, le médecin traitant doit juger la pertinence d’un traitement et si oui lequel. Le traitement le plus fréquemment utilisé et prescrit pour l’apnée obstructive du sommeil est l’appareil à pression positive continue (PPC ou CPAP). Ce genre de traitement se doit d’être adapté à vous et à vos besoins, et ceux-ci ne sont pas identiques à ceux de votre beau-frère par exemple.
La titration est le test qui permet d’ajuster le traitement pour qu’il soit efficace et optimal. Elle consiste à porter un appareil PPC pendant quelques heures ou quelques jours (durant la nuit seulement). On tente alors de trouver avec quel ajustement l’appareil empêche la majorité des apnées de se produire. L’ajustement que l’on recherche est une pression ou une zone de pressions. Nous l’exprimons en centimètre d’eau (cmH2O).
Il existe deux types de titration : manuelle ou automatisée (automatique ou autotitration).
Manuelle :
Elle se fait en laboratoire de sommeil, car c’est le technicien qui modifiera la pression en cours de nuit de façon à limiter les apnées présentes. Le test s’effectue sur une seule nuit.
La titration automatisée ou autotitration :
Elle se fait à la maison. On vous prête un appareil PPC qui est ajusté pour débuter à une basse pression lors de l’endormissement. Une fois que vous serez endormi, l’appareil détectera la présence d’apnées ou autres signes de blocage (comme les ronflements) et s’ajustera d’elle-même en augmentant la pression et ainsi empêcher que d’autres apnées se reproduisent par la suite. Dans la situation où il se déroulerait plusieurs minutes sans signes d’obstruction, l’appareil a alors le pouvoir de diminuer à nouveau sa pression lentement pour éviter de trop pousser d’air. Ceci a pour but d’aider au confort. Cet examen se fait sur au moins 2 nuits, car cela permet d’augmenter la fiabilité des résultats.
Au cours de ces tests, toutes les données sont enregistrées et compilées. Ces résultats seront finalement transmis à votre médecin traitant qui déterminera la pression nécessaire et fera une prescription. C’est cette prescription qui vous permettra de vous procurer un appareil PPC (CPAP).
Choix de traitement
Vous avez fait les tests et votre médecin jugent que vous devriez vous traiter pour votre apnée du sommeil.
Parfois, il y a plus d’une option qui s’offrent à vous. Vous pourrez en discuter avec votre médecin et votre inhalothérapeute. Voici un tour d’horizon des options thérapeutiques les plus fréquentes. Commençons par le traitement standard, c’est-à-dire qu’il s’applique à presque tous les gens souffrants d’apnée du sommeil : le traitement par PPC.
Traitement par PPC
Votre médecin vous a remis une prescription disant quelque chose comme : « apnée obstructive du sommeil, cpap à pression 6-12cmH2O, traitement à long terme ». Puis après? Qu’est-ce que cela signifie?
Tout d’abord, commençons par expliquer en quoi consiste le traitement par PPC.
Le traitement reconnu comme le standard actuellement est l’appareil PPC (pression positive continue) ou CPAP (continuous positive airway pressure). Ce traitement vise à maintenir ouvertes les voies aériennes supérieures à tous les stades du cycle respiratoire. Pour faire simple, l’appareil compresse l’air de votre chambre à coucher, vous transmet cet air via une tubulure et un masque dans lequel vous respirez. Ceci permet de gonfler vos voies respiratoires, ce qui évite qu’elles s’affaissent pendant votre sommeil (car c’est ça qui vous étouffe). Pour maintenir le tout gonflé en tout temps, nous devons obtenir l’étanchéité et nous faisons cela par l’ajustement du masque. Si nous perdons l’étanchéité de façon trop importante, la pression chutera et la gorge dégonflera rendant le traitement inefficace.
Pour mieux comprendre, prenons l’analogie du pneu. Pour éviter d’endommager notre véhicule, nous gonflons nos pneus suffisamment. Ensuite, nous évitons d’avoir une crevaison, car le pneu dégonflerait et ça deviendrait dangereux.
Finalement, quand tout est bien ajusté, l’air circule bien et le traitement est efficace. Vous pouvez donc vous détendre et de dormir normalement, sans étouffer.
L’ajustement du traitement est une pression avec comme unité de mesure le centimètre d’eau (cmH2O). Chaque personne peut avoir des besoins différents, donc l’appareil se doit d’être ajusté spécialement pour vous.
Voici une image résumant les diverses pièces d’équipement nécessaire.
Il existe principalement 3 types : les masques narinaires ou sous-nasaux, les masques nasaux (font le tour du nez) et les masques faciaux (nez et bouche). Il y a plusieurs modèles de chacun. Tous les masques ont le même objectif : créer une zone étanche sur votre visage dans laquelle vous respirerez l’air poussée par l’appareil PPC. Tous les masques ont le « potentiel » de faire un travail honnête. Comme personne n’a exactement le même visage, il n’existe aucun masque parfait ou universel. Donc, même si votre beau-frère vous dit que son masque est le meilleur, c’est l’inhalothérapeute, avec son expérience, qui est certainement la meilleure personne pour vous guider dans votre choix.
Exemples :
Les modes de traitement
Il existe deux modes de traitement qui séparent les types d’appareil PPC : ceux à pression fixe et ceux à pression variable (autoset ou autocpap).
- À pression fixe : après la période d’endormissement, l’appareil atteint la pression prescrite et y reste pour la nuit.
- À pression variable : après l’endormissement, l’appareil atteint une pression minimale et a la possibilité d’augmenter cette pression si des signes d’obstructions apparaissent. Quand les signes d’obstructions disparaissent, l’appareil revient à la pression minimale. Le principal avantage est que l’appareil peut s’adapter selon la situation (position sur le dos, prise de médicaments/alcool, sommeil paradoxal, etc.), ce qui permet chez plusieurs gens un meilleur confort.
Les 2 types de traitement sont efficaces de façon similaire, et ce dans la majorité des cas. Votre médecin pourrait prescrire l’un ou l’autre (ou les deux) selon ses préférences/convictions. Il existe des avantages et des inconvénients aux deux types de traitement. Par expérience, la plupart des personnes se disent plus (ou autant(je ne vois pas l’intérêt de marquer ou autant)) confortable avec une pression variable. Si vous avez des questions sur quel type pourrait vous convenir le mieux, n’hésitez pas à nous contacter! (mettre le lien)
Appareil à pression Bi-niveau
Il existe aussi d’autres types d’appareil qu’on appelle les appareils bi-niveaux (communément appelés BiPAP). Ce type d’appareil est parfois utilisé pour traiter l’apnée du sommeil (peu répandu au Québec), mais surtout pour traiter d’autres pathologies respiratoires (qui coexistent ou non avec l’apnée du sommeil). Par exemple, on retrouve les gens qui souffrent de maladie neuromusculaire, de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), de syndrome d’hypoventilation du sommeil ou d’obésité-hypoventilation, etc.
Il fonctionne avec deux niveaux de pressions au lieu d’un seul comme le CPAP: une pour l’inspiration (permettre de respirer plus profondément) et l’autre lors de l’expiration (garder les voies aériennes ouvertes). Il existe divers modèles qui ont chacun leurs caractéristiques propres. La prescription de ce genre d’appareil devrait se faire, en général, suite à la consultation avec un médecin spécialiste (pneumologue, neurologue). La titration pour ce genre d’appareil se fait principalement en laboratoire, quoique parfois à la maison. Selon la pathologie traitée, les frais de ses appareils (plus dispendieux qu’un appareil PPC) au Québec est parfois couvert par le Programme National d’Assistance Ventilatoire à Domicile – PNAVD).
Autres options thérapeutiques
Premièrement, nous vous mettons en garde contre les gens qui tenteront de vous convaincre qu’ils ont le traitement parfait, sans inconvénient, car il n’existe pas!!! Plusieurs stratégies pour diminuer les ronflements sur le marché sont peu efficaces. Certaines le sont un peu, mais rares sont celles qui ont un réel impact sur l’apnée du sommeil. Parlez-en donc avec un membre de notre équipe et/ou avec votre médecin avant de faire des dépenses que vous pourriez regretter. Malgré cela, il existe tout de même certaines avenues thérapeutiques qui peuvent s’adresser à certaines personnes.
Perte de poids et maintien de bonnes habitudes de vie
Ça ne permet pas nécessairement de guérir de l’apnée du sommeil, mais certaines personnes qui auraient un syndrome d’apnée du sommeil léger et un certains surplus de poids, pourront voir leurs symptômes disparaître avec une perte de poids significative. De plus, la cessation tabagique demeure pertinente, car elle irrite les voies respiratoires favorisant d’une certaine manière l’AOS en plus de risquer le développement de maladies pulmonaires graves avec le temps. Il est aussi important d’avoir une bonne hygiène de sommeil (heures régulières de coucher/lever, durée suffisante), de faire de l’exercice physique, et d’éviter ou limiter l’utilisation de certaines substances (alcool, somnifères, caféine) si on veut atténuer les symptômes.
Thérapie positionnelle
Dans certains cas, lors du test de sommeil, on remarque que la personne fait de l’apnée du sommeil principalement quand elle est couchée sur le dos. La thérapie positionnelle consiste à porter quelque chose dans le dos afin de nous empêcher de nous tourner sur le dos tout au long de la nuit. Cette mesure a des effets limités chez la plupart des gens, mais peut s’avérer suffisante chez certaines personnes. Malgré sa simplicité, elle n’est pas exempte de défaut : inconfort et difficulté à demeurer toujours sur le côté, problèmes de hanche/genoux/cou, etc.
Orthèse d’avancée mandibulaire
Il s’agit d’un appareil dentaire qui s’installe dans la bouche la nuit et qui cherche à avancer la mâchoire inférieure vers l’avant à l’aide des dents et de la mâchoire supérieure. Elle est reconnue utile chez les gens avec un faciès particulier (menton reculé principalement) et qui souffre d’un syndrome d’apnée du sommeil léger (à modéré). La personne doit être évaluée par un professionnel dans ce domaine spécialisé (dentiste ou orthodontiste qui ont une formation spécifique dans ce domaine). L’appareil doit être fabriqué sur mesure pour vous afin de limiter les effets secondaires. Il est aussi nécessaire qu’un suivi rapproché soit fait par ce professionnel afin d’ajuster l’orthèse et éviter le développement de certaines complications (malocclusion, problème de gencives ou dentaires). Elle a l’avantage d’être peu encombrante et facile à transporter.
Malheureusement, dans certains cas, on constate après coup que ça ne fonctionne pas. Pour le moment, il est difficile voire impossible de garantir l’efficacité d’une orthèse d’avancée mandibulaire.
Important!! N’achetez jamais ce genre de dispositif sur internet, car le risque de complications est généralement trop grand. Vous n’avez qu’une mâchoire… prenez en soin!
Chirurgie maxillo-faciale
Cette avenue consiste, si vous avez le profil anatomique requis, à vous « défaire- puis refaire » la mâchoire en s’assurant qu’elle soit avancée un peu plus vers l’avant. Ceci permet de créer d’avantage d’espace dans les voies aériennes des gens qui avaient une petite gorge avec le menton reculé par exemple. Elle est effectuée par un chirurgien maxillo-facial. Le phénomène d’apnée du sommeil disparaît complètement dans plusieurs cas. Il y a plusieurs interventions possibles selon le contexte, mais elles entraînent toutes plusieurs semaines de convalescence pour permettre que la zone opérée guérisse bien. C’est souvent une solution à long terme qui est privilégiée chez les plus jeunes, car les risques opératoires sont plus grands en général quand on vieillit.
Chirurgie ORL (Oto-rhino-laryngologique)
Il existe plusieurs chirurgies différentes, mais peu se sont montrées très efficaces pour traiter l’apnée du sommeil. Par contre, elles permettent souvent aux gens de mieux respirer par le nez facilitant l’utilisation d’un masque plus petit avec l’appareil PPC. Cependant, l’amygdalectomie (ablation des amygdales) chez l’enfant fait souvent une grosse différence et peut même guérir l’enfant de son apnée du sommeil.
Acquisition de votre appareil PPC
Vous êtes à l’étape de débuter un traitement en faisant l’acquisition de votre appareil de traitement par PPC (CPAP). Actuellement, la Régie d’Assurance-Maladie du Québec (RAMQ) ne rembourse pas ces frais, mais la situation est étudiée par le gouvernement pour le futur. Si vous avez une assurance santé/médicaments, il est temps de la contacter afin de savoir si elle couvre l’achat de ce type d’appareil et si oui à quelles conditions. Les questions les plus pertinentes à poser à l’assurance :
- Est-ce que je suis couvert pour l’achat d’un appareil PPC/CPAP?
- Si oui, quel est le pourcentage qui est couvert et quel est le montant que je devrai moi-même débourser?
- Est-ce que je dois transmettre certains documents à l’assureur avant d’acheter? Ou après l’achat? (ex. : rapport des tests, prescription médicale du CPAP, soumission des coûts de l’équipement, factures, etc.)
- Est-ce que les frais pour le remplacement du masque est des accessoires est couvert dans le futur? Si oui, de quelle façon?
Une fois cela fait, il suffit de nous contacter afin que nous puissions discuter avec vous des options (achat ou location, neuf vs usagé) et ainsi trouver celle qui convient le mieux à votre situation.
Le traitement débute
Une fois traitée, votre vie entière pourrait changer complètement, pour le mieux ! Certaines personnes disent que c’est « le jour et la nuit » ou qu’elles ne sont plus du tout la même personne!!
Bien sûr, les changements sont variables tant au niveau de l’intensité que de la vitesse avec lesquels ils apparaissent. Chaque personne est différente, ce qui implique une histoire personnelle différente, des symptômes différents, un tempérament différent, etc.
Il est donc peu souhaitable de vous comparer aux autres lorsque vous débutez un traitement pour l’apnée. Il est préférable de vous concentrer sur vos besoins et ce que vous devez faire pour que ça s’améliore chaque jour. N’hésitez surtout pas à contacter votre inhalothérapeute, car nous sommes là pour vous!
Suivi du traitement par PPC
Une fois le traitement débuté, notre équipe est là pour vous accompagner et vous aider.
Nous offrons de l’aide à nos bureaux, par téléphone et par visioconférence. Nous offrons aussi parfois le soutien à domicile.
Nous savons que les premières nuits, voire les premières semaines peuvent être plus difficiles pour certaines personnes. Cependant, nous savons aussi que c’est en travaillant ensemble, en équipe et avec franchise que nous avons le plus de chance de succès. C’est pour cette raison que des suivis seront effectués auprès de vous par notre équipe.
Nous devons être francs : la seule personne qui peut faire en sorte que cela fonctionne, c’est vous!
C’est vous qui allez décider chaque soir de mettre votre masque pour dormir…
C’est vous qui allez persévérer malgré les obstacles rencontrés…
Mais ne vous détrompez pas… vous n’êtes pas seul!
Nous sommes là pour vous!
Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous aider et vous accompagner.
Donc, n’hésitez surtout pas à nous contacter si vous avez des questions ou un problème. N’attendez pas!
Prenez votre santé en main, car il n’y a que vous qui puissiez le faire!
Non seulement nous sommes assurés que vous en êtes capable, nous croyons en vous! Maintenant c’est à votre tour de croire en vous!
Confiance! Surtout, on ne lâche pas!
Débuter quelque chose de nouveau, c’est… déstabilisant!
Ça peut nous faire peur ou nous exciter…
Modifier une habitude de vie est reconnu comme étant quelque chose qui n’est pas toujours facile et qui demande du temps, le temps de s’adapter.
C’est exactement ce qui se passera quand vous débuterez un traitement par PPC pour votre apnée du sommeil.
Voici quelques conseils qui devraient vous aider dans votre processus :
- Soyez patient(e)!
Nous pouvons comprendre que vous souhaitez vous sentir mieux dès maintenant, surtout que vous avez peut-être entendu certaines personnes dirent que cela a changé leur vie. Mais chaque personne est différente et a sa propre évolution. Ce n’est pas un sprint! L’important c’est d’en venir à porter l’équipement de façon adéquate et ainsi obtenir le maximum de bienfaits. L’adaptation peut prendre parfois plusieurs semaines et les effets bénéfiques peuvent parfois prendre jusqu’à 3-6 mois! Il arrive même que certaines personnes se sentent plus fatiguées au début… l’adaptation demande de l’énergie. Bien sûr, la majorité des gens sont capables de voir certains bénéfices dès les premières nuits ou semaines, mais le plein effet prend du temps. Dites-vous que ça fait des années que vous dormez mal. Vous avez probablement accumulé une dette de sommeil énorme. Celle-ci est comme une dette d’argent; elle se rembourse progressivement quand vous accumulez des nuits de meilleures qualités.
- Acceptez que ce ne soit pas parfait.
Bien sûr, portez un équipement pour dormir n’est pas l’idéal. Mais faire de l’apnée du sommeil n’est pas idéal non plus! Ni de se sentir toujours fatigué ou de s’endormir aussitôt qu’on relaxe ou encore de faire de l’hypertension artérielle ou faire un infarctus du myocarde!
Alors, il est toujours préférable de faire un petit pas, aussi minime soit-il, que rien du tout. Le statu quo peut être dangereux pour votre santé!
Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’il est nécessaire de continuer à faire de petits pas, un jour à la fois, si vous voulez atteindre votre objectif. Il existe toutes sortes de façons pour vous aider à vous adapter. Par exemple, portez l’équipement (ou une partie) durant certaines de vos activités de la journée pour développer une plus grande aisance avec l’équipement.
- Soyez assidu et persévérant.
Notre cerveau et notre corps apprend quand nous répétons les mêmes choses constamment. Nous nous adaptons quand nous sommes confrontés aux mêmes situations de façon répétées. Donc, vous vous adapterez plus rapidement en mettant l’équipement chaque nuit sans faute, le plus longtemps possible. Vous vous adapterez plus rapidement en portant l’équipement pour vos siestes. Plus vous vous endormirez souvent avec l’équipement, plus cela deviendra facile et rapide. Plus vous dormirez avec l’équipement, plus vous avez de chances de voir vos symptômes diminuer rapidement. Voyez chaque difficulté comme une occasion d’apprendre, de vous dépasser. À chaque petit gain que vous ferez, voyez-y un pas vers la réussite. Vous serez d’autant plus fier(fière) de vous quand vous serez enfin capable de dormir sans problème avec l’équipement que vous serez la personne responsable de ce succès. Après quelques mois, plusieurs personnes disent même ne pas pouvoir s’en passer!
Entretien de l’équipement
L’équipement de traitement se doit d’être nettoyé régulièrement afin de garder un niveau d’hygiène acceptable et le maintenir le plus efficace possible.
Des résidus de peau, de sébum et autres substances s’accumulent sur les parois et courroie. Des germes se développent plus rapidement dans les zones humides. Et ce, après seulement 24-48hres! Ceci augmente les risques d’irritations cutanées (acné, rougeurs, desquamations, etc.) et pourrait même augmenter le risque de complications infectieuses (ex. : sinusites, pneumonies).
Chaque fabricant mentionne ses recommandations dans ses livrets d’instructions remis avec l’équipement (toujours s’y référer en premier lieu).
Nous vous conseillons, chaque matin, d’essuyer la partie du masque qui va sur le visage avec un linge humide ou une lingette pré-humidifiée (sans alcool). Il faut aussi vider le bol de son eau pour éviter qu’elle stagne toute la journée.
Puis une fois par semaine, vous faites tremper l’équipement (masque, tubulure, bol) pendant environ 15-20min dans de l’eau légèrement chaude avec un peu de savon doux. Après ce temps, prenez une petite brosse souple et nettoyez les parois du masque et du bol pour enlever les résidus organiques et les poussières. Assurez-vous que de l’eau et du savon s’est bien répandu dans toute la tubulure. Par la suite, rincez très bien tout l’équipement avec de l’eau courante. Déposez les pièces sur une serviette pour les laisser sécher à l’air (pas sous une source de chaleur, ni directement au soleil). Suspendez pour faciliter le séchage les éléments suivants : tubulure principale, tubulure du masque (si pertinent), courroie.
Une fois sec, vous réassemblez le tout pour qu’il soit prêt pour votre prochaine nuit.
Pour l’entretien du filtre à air, référez-vous au manuel d’instruction de votre appareil ou posez la question à votre inhalothérapeute, car les consignes peuvent varier selon le modèle.
Malgré un bon entretien, les pièces d’équipement se dégraderont et devront être remplacées avec le temps. La norme est de les changer au moins à chaque année.
Voici une étude réalisée il y a plusieurs années et qui démontrait que malgré le nettoyage régulier de l’équipement, une contamination microbienne (bactéries, champignons, virus) était inévitable. De plus, après 6 mois, le nettoyage normal ne permettait plus d’éliminer tous les microbes rendant ainsi l’équipement de plus en plus contaminé avec le temps.